Claude Bartolone, député, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, lance un appel pour que l'éducation redevienne une priorité.
Ce matin, j’ai participé, aux cotés des parents d’élèves et des enseignants de Seine-Saint-Denis, au lancement d’un appel « L’Education doit redevenir une priorité nationale ». Signé par 93 parents d’élèves et enseignants de Seine-Saint-Denis, il a reçu le soutien de représentants de l’ensemble de la Gauche.
Que cet appel vienne de la Seine-Saint-Denis et qu’il rassemble de la sorte n’est pas anodin.
D’une part parce que tous les élus locaux, quelles que soient leur sensibilité, ressentent les désastres de la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans le service public d’éducation. Ici, plus qu’ailleurs, nous mesurons combien le besoin d’éducation est important et combien il doit être au cœur d’un nouvel espoir pour la France de l’après 2012.
D’autre part, si la mobilisation des parents de Seine-Saint-Denis fait évidemment écho à la mobilisation de toute la communauté éducative en France, elle a une résonance particulière dans ce territoire le plus pauvre et le plus jeune de France hexagonale. Tout simplement, parce que ce département concentre les difficultés économiques et sociales de ce pays. Les maux et les difficultés de l’Ecole y sont donc d’autant plus saisissants : 27% de jeunes quittent le système éducatif sans qualification, les résultats aux examens sont inférieurs de 10 points à la moyenne nationale.
Malgré cette situation, notre département n’est pas épargné, il cotise même plus que d’autres puisque le ministère considère que la politique des ZEP le privilégie : plus de 160 postes vont être supprimés à la rentrée prochaine dans les écoles et les collèges alors que la poussée démographique se fait ressentir avec 3000 élèves supplémentaires attendus dans ces établissements.
Lorsque tous les rapports témoignent d’une école en panne et du poids du facteur social dans la réussite scolaire, la politique d’assèchement du gouvernement empêche toutes avancées, toutes innovations qui permettraient de faire face à la question centrale de la démocratisation de l’Ecole.
L’Education ne peut être sacrifiée sur l’autel de l’orthodoxie budgétaire. La France doit revenir à la raison et ne peut pas être à la traîne sur son taux d’encadrement dans l’Education et sur son ambition éducative.
Avec Eva Joly notamment pour Europe Ecologie-Les Verts, nous avons rappelé l’absolue nécessité de lancer un grand pacte éducatif dès la première année de mandature de la Gauche en 2012. Pour ce faire, il faut dès maintenant, rassembler autour d’un contrat de gouvernement qui ne soit pas uniquement issu de calculs électoraux mais qui s’appui sur un projet politique partagé. Considérer que l’Education devra être une grande cause nationale constitue un premier pilier solide pour aller plus loin.
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