Christian FAVIER (Président du Conseil Général du Val de Marne), Bertrand DELANOË (Maire de Paris), Claude BARTOLONE (Président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis) demandent au Gouvernement un moratoire immédiat sur les fermetures de places d’hébergement, et la tenue d’une table ronde régionale.
Depuis plusieurs semaines, les autorités préfectorales d’Ile-de-France ont rendu publiques les décisions prises par le Gouvernement de diminuer de façon drastique les crédits alloués à l’hébergement d’urgence des personnes et des familles qui n’ont plus de « chez soi ».
Alors que le droit au logement est inscrit solennellement dans la loi, des centaines de femmes, d’enfants et d’hommes sont livrés à l’errance et sont mis en situation d’insécurité, avec la reconstitution de campements indignes, la déscolarisation des enfants et des ruptures inacceptables du suivi social et de l’accès aux droits.
Au motif que la période hivernale est achevée, le Gouvernement a décidé de rompre avec l’obligation d’accueil inconditionnel des personnes sans abri via le 115.
A Paris et en première couronne, 2163 places ont été fermées (dont 900 à Paris, 107 en Val-de-Marne et 1156 en Seine Saint-Denis) depuis cet hiver et l’Etat a demandé au Samu social de réduire d’un tiers (moins 2400 nuitées) ses capacités de prise en charge, alors que les centres d’hébergement sont saturés et qu’il manque 13 000 places d’hébergement en Ile-de-France.
Alors que de nouvelles décisions nationales en matière de fiscalité favorisent les très gros revenus et patrimoines, le Gouvernement décide à nouveau de faire porter le poids de la réduction des déficits publics sur les citoyens les plus démunis.
Conformément au Code de l’action sociale et des familles, l’Etat a l’obligation de débloquer les moyens financiers et les capacités d’hébergement nécessaires permettant à ses services et aux associations de répondre aux besoins des populations.
Les collectivités territoriales que nous représentons ne restent pas spectatrices devant cette précarité qui s’étend et s’aggrave.
Elles mobilisent des millions d’euros pour honorer les obligations qui découlent notamment de la protection de l’enfance.
Elles consacrent des dizaines de millions d’euros pour développer l’offre de logement social, notamment locatif, alors que l’Etat ne cesse de se désengager.
Elles s’engagent au-delà de leurs compétences légales dans les domaines de l’urgence et de la solidarité, mais ne peuvent pas se substituer à l’action de l’Etat garant de la solidarité nationale.
Pour répondre à cette situation d’urgence sociale, nous demandons à Benoîst APPARU, Secrétaire d’Etat chargé du logement, un moratoire immédiat sur les fermetures de places et l’organisation rapide d’une table ronde régionale réunissant l’Etat, les collectivités territoriales et les associations, pour trouver ensemble des solutions de prise en charge des personnes sans-abri avec une répartition équilibrée des lieux d’accueil sur l’ensemble de l’Ile de France.
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