Alors que le gouvernement vient de présenter sa réforme des retraites, le Parti socialiste, par l'intermédiaire de sa Première secrétaire, Martine Aubry, a dénoncé un "projet injuste et inacceptable" à tous points de vue. Extrait de la conférence de presse qu'elle a donnée aujourd'hui à 15 h !
> Report de l'âge légal de départ
La volonté du gouvernement de reporte l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans va «créer d'innombrables injustices». Avec cette mesure, «un homme et une femme qui auront commencé à travailler à 18 ans, devront cotiser 44 ans», sans rien toucher de plus sur leur retraite.
Sur la question des mesures particulières promises aux femmes, «tout a été balayé», note la première secrétaire du PS. Les femmes, à la carrière plus fractionnée souvent, pourraient «attendre 67-68 ans» avant de partir en retraite.
> Financement
Le gouvernement a indiqué ce matin qu'il fallait trouver 40 milliards d'euros pour 2020. Or «seuls 1,7 milliards ont été demandés aux revenus du capital et du patrimoine», «2 milliards aux entreprises». «Rien n'a été demandé aux banques et aux établissements financiers», note donc Martine Aubry.
Le gouvernement appelle donc les salariés et les retraités à financer cette réforme. Ces propositions sont «profondément injustes et ne règlent rien» analyse la première secrétaire du PS. «Nous proposions de taxer les stock-options et les bonus comme on le fait pour les salaires».
Par ailleurs, dans le projet du gouvernement, 15 milliards d'euros par an sont annoncés comme ajoutés par l'Etat... sans aucune précision.
> Emploi des seniors
Alors que plus de la moitié des seniors sont au chômage, «le gouvernement ne propose rien et va creuser le déficit de l'Unedic».
> Fonctionnaires
Le gouvernement a décidé d'augmenter de 3 points les cotisations pour les fonctionnaires, or le gouvernement a «réduit le pouvoir d'achat des fonctionnaires depuis trois ans».
«Nous proposons qu'il y ait un lien entre le public et le privé, avec un système qui s'applique à tous, avec des garanties collectives».
> Pénibilité
Le gouvernement «ose dire qu'il y aurait 10 000 emplois pénibles sur 25 millions de salariés», alors qu'«un ouvrier vit en moyenne 7 ans de moins qu'un cadre». Avec cette réforme, «ils ne toucheront pas leur retraite aussi longtemps que les autres catégories professionnelles».
> Fonds de réserve des retraites
La gauche a mis en place un fonds de réserve, que les socialistes ont abondé chaque année, jusqu'à obtenir 36 milliards d'euros pour financer la retraite des jeunes.
«La droite pille ce fonds de réserve, pour financer la CADES» (organisme qui finance la dette accumulée par le système de santé entre 1994 et 2006).
«Il manque 15 milliards d'euros par an, le gouvernement prend les 36 milliards du fonds de réserve, voilà la réalité».
> La méthode du gouvernement
L'opposition, ainsi que toutes les organisations syndicales, ont vécu «un printemps de fausse concertation» de la part du gouvernement.
Le PS, au côté des organisations syndicales, «va combattre cette réforme et va continuer à proposer un projet qui permettra de régler de manière juste, durable et efficace, le problème des retraites».
En images, des extraits de la conférence de presse de Martine Aubry, Première secrétaire du Parti socialiste
En images, la réaction de Claude Bartolone, député, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis
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